lundi 9 février 2009

Victimes de violences conjugales : combien sont-elles ? (billet d'humeur)

Une fois n'est pas coutume : billet d'humeur (autant le préciser, histoire de planter le décor)

" Plus de 300 000 femmes vivent avec un conjoint violent " : Tel est le titre de l'article d Eldiz qui date un peu ( septembre 2008 ) sur lequel je tombe ce matin.

En moi même, je me disais que cela faisait déjà beaucoup.

Je m'en vais de ce pas lire la source de l'information tirée d'un article du Figaro de Novembre 2007 ( première interrogation : n'y aurait-il pas d'actualité plus récente sur le sujet pour que l'auteur de l'article s'en tienne en septembre 2008 à des sources de novembre 2007 ) et je réalise que l'article d Eldiz reprend effectivement le titre de l'article du figaro.

Mais, à y lire d'un peu plus près, je prend soudain conscience que l'information est en partie tronquée: en réalité, dans le corps de l article, il est precisé que ce sont " 330 000 femmes [ qui ] declarent vivre avec un compagnon qui a porté la main sur elles au cours des deux dernières années" ( chiffres tirés des estimations de l'OND, observatoire national de la delinquance ).

Autrement dit, le chiffre ne prend en compte que les violences physiques et encore ... puisqu'on apprend que, selon l'enquête, seulement 5 % des victimes ayant subi des violences dont l’auteur est le conjoint ont déposé plainte ... autant dire qu'entre les victimes qui n'ont pas déposé plainte et celles qui sont victimes de violences psychologiques ou morales, le chiffre ne tient pas compte d'une grande partie des victimes de violences conjugales ... et encore, ne sont prises en compte que les femmes victimes de violences conjugales, il n'y est absolument pas fait état des hommes.

La conclusion s impose : tant que nous laisserons, nous victimes, d'autres que nous parler de ce que nous subissons chaque jour, nous ne sommes pas prêt(e) s de trouver une information exhaustive sur le sujet ...

Quand est ce que ces gens qui ne savent pas de quoi ils parlent cesseront de parler de choses qu'ils ne connaissent pas ... et dont ils se moquent ouvertement quand ils ne s'agit pas de faire un bon billet ...

De mon côté, fin de mon billet d humeur ...

2 commentaires:

Unknown a dit…

bonjour !!

Un petit mot de soutien à se blog....

La violence conjugale je connais...Hélas...
Je parle donc de ce que je connais...
J'ai une petite fille de 4 ans, qui en a souffert et en souffre encore, malgré ma séparation.

Je connais les chiffres officiels...
Je pose une question...
TIENNENT-ILS COMPTE DES PLAINTES CLASSEES SANS SUITE ?

Pour mon cas, mon ex a été condamné 1 fois, pour violences avec arme à mon encontre....
Il a continué....
J'ai déposé d'autres plaintes, beaucoup d'autres.Et des mains courantes aussi.

Mais il n'y a jamais eu de suite. TOUT A ETE CLASSE.

Je suis partie à l'étranger, pour mettre de la distance une fois de plus entre cet homme et moi....(en France, 5 déménagements en 3 ans et il m'a toujours suivi...)

Et ben vous savez quoi ??
C'est moi qui suis poursuivie par la ''justice'' pour non représentation d'enfant....

Alors quoi ??
J'étais sensée attendre tranquillement qu'il continue ?
J'étais sensée attendre que la prochaine fois qu'il a une arme entre les mains il ne me rate pas ? Que je n'ai pas le temps de faire intervenir la police ?

Je suis tombée en me promenant sur internet sur une petite phrase de Mai 68...
Sur les murs de Nanterre, il était écrit :
LE DROIT DE VIVRE NE SE MENDIE PAS, IL SE PREND.

Je l'ai pris.

Ne laissez jamais tomber. Jamais.
Ils veulent qu'on s'enterre. Qu'on se taise. Que surtout, on ne fasse pas de vagues...

JE NE SUIS PAS D'ACCORD.
JE NE DIRAI PAS : ON M'A BATTUE ET CE N'EST PAS GRAVE...

meli a dit…

Merci pour ce commentaire. Je ne crois pas malheureusement qu'une plainte classée sans suite entre dans le décompte. Je m'étais moi-même fait la réflexion à la lecture des chiffres pris en compte mais je dois retrouver la source de mon information avant de la diffuser.
Comme je comprend ce que vous dîtes. Les victimes font malheureusement souvent ce constat d'échec à partir d'un certain moment.
Devrais-je le dire mais il y a quelques jours, j'ai eu le malheur de verser une larme devant un greffier. Je venais d'apprendre qu'il me faudrait sans doute attendre 6 mois une date d'audience. Je ne rentrerai pas dans le détail mais il se trouve que j'ai versé une larme et j'ai osé me plaindre. Pour toute réponse, j'ai eu le droit à "ne me faites pas du chantage" ... alors, j'ai compris que je n'avais plus qu'à me taire ... tout au moins devant cette personne.

 
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