Actualités en Région Rhône-Alpes - Lyon : Diminution des subventions pour venir en aide aux victimes de violences conjugales.
Presque 3 000 femmes dénoncent chaque année des violences conjugales dans le Rhône. Des points d'écoute existent. Les vraies solutions manquent. C'est ce que révèle un article de Muriel Florin dans le Progrès du 10 novembre dernier qui nous en apprend également un peu plus sur la réalité des chiffres.
Ainsi, s'il apparaît que les personnels de police sont de mieux en mieux formés pour recevoir des victimes dans les commissariats, il n'en reste pas moins que " Les femmes victimes de violences ont bien souvent du mal à parler de ce qu'elles subissent et à franchir le pas. Il y a en moyenne sept allers-retours avant qu'elles maintiennent une plainte à l'égard de leur conjoint. Outre la honte qu'elles peuvent éprouver et le reste d'amour qui les relie à leur compagnon, la peur les retient parfois. Il existe un écueil considérable dans ce domaine."
Muriel Florin tire également la sonnette d'alarme sur la diminution des moyens financiers consacrés au traitement des violences conjugales.
Ainsi, "les places en centres d'hébergement sont saturées en permanence. La liste d'attente est constante. Dans le Rhône, il y en a une soixantaine, et ce nombre n'évolue pas." ... ou encore "Récemment, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a annoncé l'élargissement des mesures d'éloignement aux concubins et aux pacsés. La ministre promet des aides financières et un portable d'urgence aux femmes concernées. Mais sur place, les associations constatent une baisse des aides de la part de l'Etat. C'est le cas de Filactions, dans le Rhône, qui estime à - 15 %, la diminution de la subvention de l'Etat. Dans d'autres départements, des associations œuvrant sur le terrain ont dû mettre la clé sous la porte récemment."
Et pourtant si on en croit les données communiquées par l'association Filactions, investir dans le traitement des violences conjugales ne serait pas vain puisque, toujours selon l'Association : " le coût direct et indirect des violences conjugales est de l'ordre de 2,5 milliards d'euros."
1 commentaire:
@ Emelire : Je suis bien d'accord avec toi. En plus, je ne pense que pas que ce soit très glorifiant pour des femmes qui sont, souvent des battantes (car il en faut du courage pour être parvenue à résister le plus souvent avec des enfants), de se retrouver assistée.
Sans vouloir dénigrer tous ceux qui tendent la main dans le secteur social ou associatif, il me semble que c'est une forme d'humiliation supplémentaire car c'est un peu comme s'avouer vaincu(e). J'aurai même tendance à penser que, pour certain(e)s, elles ne songent au social que comme l'issue ultime. Ce n'est pas qu'elles refusent une main tendue, c'est surtout qu'elles aimeraient qu'on leur propose d'autres alternatives pour leur permettre de se remettre sur les rails comme la possibilité d'échapper à leur prédateur pour se reconstruire dans la dignité.
Il s'avère que des évènements m'ont permis de réaliser aujourd'hui qu'un nombre important de professionnels (médecins, psy, avocats) avaient réellement conscience des situations vécues par ces victimes. Je ne voudrais pas paraître odieuse car j'ai la conviction qu'il y a aussi parmi ces professionnels des êtres qui font passer l'humanité en premier. En revanche, je réalise que, pour d'autres, il y a là un vrai marché. C'est assez immonde quand on y pense mais si le coût direct et indirect est de l'ordre de 2,5 milliards d'euros (j'ignore d'où viennent ces chiffres et je ne sais pas si cela inclut les anti-dépresseurs et tout le toutim), il est possible d'imaginer que le business de la violence conjugale représente au moins 2,5 milliards d'euros et tout bien considéré, cela fait vivre une sacré frange de la population ... j'arrête là car cela me fait froid dans le dos. J'imagine bien que certains s'insurgeront contre mes propos mais quand je vois ce que j'ai déjà dépensé de mon côté (et il y a pire que moi) pour finalement peu de solutions, cela me donne à réfléchir.
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