France : Un élu arrêté pour violences conjugales.
L'affaire risque de faire grand bruit d'autant que l'élu dont il est question n'en est pas à sa première comparution devant un Tribunal pour des faits de violences conjugales. Elle se déroule à Meaux (en Seine-et-Marne ) et nous est rapportée par le Parisien.
Hugues Rondeau, le maire de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne), a été interpellé à son domicile par la police, ce mardi 4 avril 2010, pour avoir frappé sa femme à l'aide d'une béquille et a été immédiatement placé en garde à vue. L'affaire a été confiée à la police judiciaire de Meaux.
Il reste que c'est "la deuxième fois qu'Hugues Rondeau a affaire à la justice pour violences conjugales. En mars 2009, il avait déjà été condamné à deux mois de prison avec sursis pour avoir frappé son épouse. L'élu avait fait appel."
A cette occasion, lors de la précédente audience devant le Tribunal de Grande Instance de Meaux, Hugues Rondeau avait tenté de s'exonérer en précisant : « Ma femme est dans une logique de pression pour m'empêcher de divorcer » expliquant « aimer quelqu'un d'autre » et s'était étonné : « Pourquoi mon épouse m'aurait-elle accompagné en vacances en Angleterre, aux Etats-Unis, en Espagne si elle craignait tant pour sa santé ? »
Le Tribunal lui avait répliqué :
« Vous n'arrivez décidément pas à vous mettre à la place des femmes qui sont régulièrement battues ... Le tribunal sait que les trois quarts des femmes battues restent au foyer et que ce genre d'affaires n'épargne aucun milieu social. »
1 commentaire:
Respectez notre vie privée !!
Depuis le 7 avril dernier, la presse s’est faite l’écho de faits de « violences conjugales » nous concernant, tout en dévoilant à l’envi des éléments de notre vie privée. Un homme politique est un citoyen comme les autres, c’est vrai. Comptable de ses faits publics, justiciable comme les autres, il a également, nous osons le penser, droit au respect de sa vie privée. Il s'agit d'un droit fondamental, qui garantit l'équilibre de chacun. Pourtant depuis quelques années, force est de constater que la personne du Maire de Bussy-Saint-Georges, n’est guère épargné en la matière. Du moindre faits et geste à ses difficultés familiales, tout est commenté, jugé, ressassé, brodé, accentué, amplifié… A croire que cette grande conquête des Lumière qu’est la distinction entre sphère publique et sphère privée est, de nos jours réduite à néant, passée sous les fourches caudines de la presse et de la rumeur. Bien sûr, il n'y a pas de démocratie sans liberté de la presse, mais nous assistons de plus en plus, nationalement comme localement, à des dérives qui rendent le gouvernement des hommes impossible.
Naturellement, nous avions décidé comme l’immense majorité des ménages, et ce afin de protéger nos enfants, de régler nos problèmes de couple dans le strict cadre privé. Cruelle gageure ! L’appareil judiciaire si curieusement obsédé par la ville de Bussy-Saint-Georges et une presse plus que jamais avide de sensationnel, nous poussent à nous exprimer publiquement, espérons le pour la dernière fois :
- Claire Rondeau n’a, ni jamais fait appel au forces d’ordres, ni déposé plainte auprès des autorités judiciaires contrairement à ce qui a été indiqué,
- Nous considérons toute publicité faite autour de notre couple comme une atteinte caractérisée au respect de la vie privée ainsi qu’une violation intolérable du secret de l’enquête protégé par l'article 11 du code pénal.
- Claire Rondeau se réserve le droit d’ester en justice contre tout support de presse et de communication venant à traiter de la sorte ces faits relevant du cadre privé et touchant au plus haut point notre famille et plus particulièrement nos 3 enfants.
Ces précisions nous amènent sur une autre réflexion. Certes, le citoyen est en droit de savoir ce qui interfère avec la vie publique, mais cela suppose une déontologie stricte chez les commentateurs comme chez les acteurs. Car, pour que l’action publique soit respectée, la dimension étique est essentielle. Or la démocratie a progressé en rapprochant le peuple du pouvoir, mais elle a perdu en route la distance nécessaire. Et nous voilà pris au piège des médias, qui répondent à une demande malsaine, n’hésitant pas à utiliser et propager parfois, en toute illégalité, des procès verbaux judiciaires, quand les personnes concernées n’y ont même pas accès. Nous sommes gouvernés à l'émotion. L'espace médiatique ne sert plus qu'à commenter soit l'instant, soit la période qui court jusqu'à la prochaine élection. Il n'y a plus de place non plus pour la pédagogie et le débat…. Triste époque pour notre démocratie !
Claire et Hugues Rondeau
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